Cicatrices et suites de brûlure
La prise en charge des suite de brûlures graves est souvent longue et douloureuse pour le patient. Malgré les nombreuses interventions, des cicatrices persistent souvent. Elles peuvent être perçues comme disgracieuses et être source de complexes. La cure est devenue une étape privilégiée dans le traitement des grands brûlés, notamment entre deux greffes, même s’il peut être difficile, physiquement et psychologiquement pour le patient de se déplacer en cure. Cette démarche s’inscrit dans une prise en charge globale associant soins thermaux et éducation à la santé de la peau, ce qui permet l’amélioration de l’état cutané, fonctionnel et psychologique du patient.
Les traitements de brûlure
Les traitements de brûlure
La prise en charge des brûlés au 2e ou 3e degré se présente d’abord par des soins intensifs et des excisions / greffes. Massages, rééducation quotidienne et compression permanente (vêtements compressifs sur mesure) font partie de la suite du protocole. Peut être prescrite ensuite une cure thermale. Une seconde cure peut être envisagée après la phase de rétractation, la reprise de greffe ou la reconstruction plastique.
La cure thermale à la suite de brûlure
La cure thermale à la suite de brûlure
À la suite de brûlure, les patients peuvent bénéficier d’une cure thermale à visée dermatologique. La cure thermale peut être proposée précocement, dès la cicatrisation quand elle permet de supporter les douches filiformes, soit généralement 3 à 4 mois après la brûlure.
Qui est concerné ?
Les brûlés avec des cicatrices graves (hypertrophiques chéloïdes, brides, cicatrices rétractiles…), des cicatrices de délabrement cutané post-traumatique, des cicatrices de nécroses septiques et des cicatrices chirurgicales d’amputation ou de chirurgie réparatrice.
Quelle prise en charge ?
Les anomalies de la cicatrice : brides, cicatrices hypertrophiques, chéloïdes, constituent des problèmes majeurs. La cure est particulièrement utile lorsqu’elle intervient dans la phase de remodelage durant laquelle se constituent ces anomalies.
Les techniques thermales associent :
- Douches filiformes, générales ou localisées et adaptées à chaque patient et chaque cicatrice. Elles permettent, selon la pression, une détersion délicate des cicatrices inflammatoires et douloureuses, un remodelage mécanique de la cicatrice, un drainage des œdèmes et un assouplissement des brides. La douche filiforme va également réduire les dysesthésies, paresthésies et démangeaisons.
- Pulvérisations locales ou générales
- Bains simples ou aérogazeux à durée variable selon l’âge et la résistance de la cicatrice. Ils permettent notamment une mobilisation active et non douloureuse des articulations.
- Massages sous affusion d’eau minérale réalisés par des kinésithérapeutes spécialisés dans la prise en charge des cicatrices cutanées. Ils permettent une mobilisation manuelle et indolore de la cicatrice pour restaurer l’élasticité et la mobilisation articulaire.
- Cure de boisson d’eau thermale qui permet l’absorption d’éléments spécifiques anti-inflammatoires et anti-radicalaires.
Aux soins s’ajoutent :
- des applications d’émollients qui permettent de lutter contre les cicatrices vicieuses, les rétractions, les déficits fonctionnels, l’inflammation et le prurit
- un environnement thermal propice à l’ouverture sur l’extérieur et la socialisation après plusieurs mois de soins intensifs et d’isolement
- divers ateliers d’éducation thérapeutique comme sur l’hygiène-hydratation, alternative au grattage ou encore relaxation
- atelier du maquillage médical correcteur qui joue un rôle essentiel pour apprendre à dissimuler les disgrâces transitoires ou permanentes
- un soutien psychologique
On observe à la suite d’une cure une diminution du prurit et de l’inflammation, une augmentation de la souplesse cutanée, une récupération fonctionnelle et plus généralement une amélioration de la qualité de vie.
Contre-indications :
Infections (bactériennes, virales, fongiques, parasitaires, dermatoses bulleuses), état général dégradé (insuffisance cardiaque, insuffisance respiratoire, mobilité très réduite), contexte psychologique défavorable, échec des cures antérieures.
En pratique :
La sécurité sociale autorise à titre exceptionnel la prescription de deux cures par an pour les patients souffrant de brûlures. Ils peuvent être adressés notamment à la Roche-Posay et à Saint-Gervais, la plupart du temps directement par les chirurgiens des centres spécialisés, notamment les unités de soins de suite de réadaptation (SSR).
Comment ? Pour une prise en charge par la Sécurité sociale, un formulaire est à remplir et à renvoyer à la caisse d’assurance maladie, la cure dure alors 3 semaines. Un simple certificat de non contre-indication suffit pour une cure courte (1 à 2 semaines, non remboursée).
Où ? 9 stations thermales en France possèdent une orientation dermatologie
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- La médecine thermale n°18Dans cette édition : se reconstruire après un burn-out, les douleurs fibromyalgiques, la prise en charge des brûlures en cure thermale et un dossier spécial sur les douleurs chroniques. 19 Mo