À votre arrivée en station, vous plongez dans un univers géré par des professionnels passionnés. Infirmiers, hydrothérapeutes, diététiciennes, kinésithérapeutes… vous passez 3 semaines en leur compagnie et, souvent, vous vous attachez à eux.
Qui sont-ils ? Quel est leur quotidien ? Qu’est-ce qui les pousse à travailler pour votre bien-être et votre santé ? Huit d’entre eux témoignent.
Yannick, infirmière
» Je travaille aux thermes depuis 2001. Auparavant, j’ai travaillé en milieu hospitalier puis en tant qu’infirmière en milieu libéral. Après 15 ans de métier d’infirmière, avec des conditions pas toujours faciles, j’avais envie de me rapprocher d’une médecine plus globale, qui soulage les douleurs et s’intéresse au bien- être. Je voulais soigner des gens aussi par de la prévention. Je pensais y rester pas plus de 3 ans, j’y suis finalement depuis presque 20 ans!
Ici, nous sommes une petite unité: je peux avoir un rapport privilégié avec les personnes que l’on accueille. C’est la relation avec les gens qui m’intéresse: ça a été le moteur de tout mon métier. On rencontre ici des pathologies très variées. Il faut accompagner, être à l’écoute, donner du temps. C’est du travail mais c’est aussi très gratifiant”.
Docteur Geindre, médecin thermal
“ Le médecin thermal est la première personne à recevoir
les curistes quand ils arrivent en station. Il est là pour déterminer s’il y a des contre- indications, ce qui arrive rarement : les prescripteurs prennent en général soin de ne pas prescrire de cure s’il y a une contre- indication. Il rédige également l’ordonnance thermale, il est donc là pour déterminer quels soins sont les plus adaptés aux curistes.
En cas de dépendance médicamenteuse, il est là pour conseiller ceux qui espèrent la réduire pendant la cure. Car le médecin thermal est aussi là pour parler avec les patients, comprendre le chemin qui les a amenés en station thermale, discuter de leur parcours de soins et de leurs traitements en cours. Nous voyons les curistes trois fois en principe, mais parfois plus. Le médecin thermal doit être disponible en cas de variation de l’état de santé ou de baisse de moral. La consultation de la deuxième semaine permet de voir comment se déroule la cure. Et la troisième semaine, on réfléchit au déroulement de la suite des événements, aux bonnes habitudes à prendre en rentrant chez soi.”
Sophie, responsable des thermes
“Cela fait presque 10 ans que je travaille dans le secteur du thermalisme. J’y suis arrivée complètement par hasard. Je travaillais à Paris et j’avais envie de changer de vie professionnelle. En tant que responsable dans une petite station, il faut être très polyvalent. Il faut savoir gérer les équipes, cela passe donc par le management, mais il y a aussi le côté administratif, les ressources humaines. Et bien sûr, le contact avec les curistes, au quotidien! C’est cette relation que j’affectionne le plus. Mes journées sont denses mais je suis passionnée
par mon métier.”
Thomas, kinésithérapeute
“Pendant deux ans et demi, j’ai sillonné la France avecmonsacàdos,àla recherche d’un environnement qui me plaisait. Le jour où je suis arrivé en station thermale, je me suis rendu compte que c’était dans un endroit comme ça que je voulais travailler. J’aime la diversité que
m’offre ce métier, particulièrement ici. Le métier de kinésithérapeute dans un centre thermal est assez spécifique. Je ne connais pas un seul kiné qui fait de l’ORL autour de moi. J’ai d’ailleurs moi-même dû faire une formation pour pouvoir traiter les enfants atteints d’otite séro-muqueuse, par exemple. En respiration, c’est aussi particulier : je donne des cours en individuel aussi bien qu’en collectif. C’est à moi de m’adapter au patient quand on est en cours individuel, et en collectif je dois créer sur 3 semaines des ateliers différents et complémentaires. C’est toujours un défi!”
Louis, responsable d’éducation sportive
“Je suis éducateur sportif. Je m’occupe de la remise en forme dans tous les protocoles de cure qui nécessitent une remise en mouvement : arthrose, fibromyalgie…Mon travail c’est de faire bouger les gens, et de leur faire retrouver le plaisir d’une activité physique. J’essaie de mettre en place des activités ludiques, tout en sécurité: le plus important c’est l’intégrité physique des curistes et leur santé. J’aime le contact avec les gens et voir leur progression, même si c’est sur une courte période : ici, en l’occurrence, 18 jours ! C’est vraiment ce qui me plaît dans le thermalisme. ”
Michèle, diététicienne
“Je suis arrivée en station thermale en 1988. J’avais travaillé auparavant quelques années en milieu hospitalier, dans des centres de santé post-opératoires. J’y avais particulièrement apprécié l’activité d’éducation nutritionnelle.Ici, le travail d’une diététicienne est avant tout d’aider les curistes à protéger leur santé grâce à une meilleure alimentation. Pendant trois semaines, ils se concentrent sur eux et leur santé, et c’est particulièrement efficace parce que les curistes sont plus à l’écoute des conseils qu’on peut leur donner sur leur qualité de vie et la qualité de leur alimentation lorsqu’ils sont en cure.
J’essaie chaque année de proposer des thèmes différents : c’est un travail de recherche, de documentation. Je retravaille mes présentations pour les accompagner toujours de manière très concrète. Avec des supports, des recettes… Tout ce travail les aide dans leur quotidien, pendant leur séjour, mais surtout pour après!”
Lucie, responsable des soins, hydrothérapeute
“Ce qui m’a amenée à travailler dans le thermalisme c’est l’envie de trouver de la polyvalence dans mon métier, de pouvoir utiliser pleinement mes compétences et de pouvoir travailler dans un domaine qui allie bien-être et milieu médical. J’ai plusieurs casquettes ici.Je fais beaucoup de soins en hydrothérapie. Et puis nous voyons les curistes pendant trois semaines, ce qui nous amène à tisser des liens avec les différentes personnes que l’on rencontre et que l’on retrouve parfois d’année en année avec beaucoup de plaisir. Ce qui me plaît le plus, c’est cette communication, cet échange avec les gens. Pour moi, c’est le cœur de notre métier. Et puis, quel bonheur de se sentir utile et de leur
prodiguer des soins qui, je le sais, leur font du bien. On améliore leur confort au quotidien, leur mobilité, les soins leur permettent de réduire leur prise de médicaments. Et surtout, tous ces bienfaits perdurent dans le temps. ”