Le recours à la cure thermale est devenu un élément privilégié dans la prise en charge des séquelles cicatricielles et des brûlures. Cette démarche s’inscrit dans une prise en charge globale qui associe soins thermaux et éducation à la santé de la peau et permet d’assurer une amélioration de l’état cutané, fonctionnel et psychologique du patient. La station thermale reste un lieu privilégié pour le passage d’un cap critique, aussi bien fonctionnel qu’esthétique.
Prise en charge des brûlures en station thermale
Sont concernés les brûlures avec des cicatrices :
– graves (hypertrophiques chéloïdes, brides, cicatrices rétractiles…) ;
– de délabrement cutané post-traumatiques ;
– de nécroses septiques ;
– chirurgicales d’amputation ou de chirurgie réparatrice.
6 objectifs de la prise en charge en milieu thermal :
– modulation de l’inflammation du processus cicatriciel avec l’obtention d’un meilleur confort cutané et la diminution nette du prurit qui faciliteront la rééducation et la tolérance des orthèses compressives (connues pour exacerber le du fait de l’occlusion et de la délicate tolérance de certains matériaux) ;
– lutte contre l’hypertrophie cicatricielle et ses complications esthétiques mais aussi fonctionnelles ;
– diminution des adhérences profondes, des brides et des chéloïdes ;
– augmentation de la souplesse cutanée et de la mobilisation articulaire ;
– soutien psychologique via l’éducation thérapeutique du patient ;
– apprentissage du maquillage médical correcteur quand les zones cicatricielles pénalisent l’image du patient et sa vie relationnelle.
Ces différents objectifs, qui concourent à une meilleure qualité de vie du patient, peuvent être atteints grâce à la prise en charge complète par un personnel spécialement formé proposée par la médecine thermale : dermatologues, masseurs-kinésithérapeutes, infirmiers, agents thermaux, psychologues et esthéticiennes coordonnent leurs efforts pour apporter le plus de soulagement possible à un curiste souvent en situation de détresse.
Les obstacles à la cure côté patient sont de nature physique, psychique et sociale, et il faut souvent force, patience et conviction pour que les grands brûlés acceptent l’idée du séjour thermal, après des mois de soins intensifs et l’isolement.
Barbecue, four, fer à repasser, fer à lisser les cheveux, casseroles… les situations pr.sentant un risque de brûlure domestique sont très nombreuses au sein du foyer. Chaque année, en France, près de 335 000 personnes – dont plus de 110 000 enfants âgés de 0 à 5 ans – se brûlent avec un objet du quotidien.
Quels soins thermaux pour les brûlures ?
Les 5 techniques thermales utilisées sont :
– la douche filiforme : douche à pression variable effectuée exclusivement par le médecin thermal, adaptée à chaque patient et chaque cicatrice (pression, température et zone traitée ajustées). Elle réduit paresthésies, dysesthésies et démangeaisons ;
– les pulvérisations locales ou générales ;
– les bains simples ou aérogazeux (durée à adapter en fonction de l’âge de la cicatrice). L’ajout d’air comprimé vise à réduire les démangeaisons ;
– les massages sous affusion : réalisés par des kinésithérapeutes spécialisés dans la prise en charge des cicatrices cutanées ;
– la cure de boisson : absorption d’éléments anti-inflammatoires et antiradicalaires.
Les soins thermaux sont complétés par des applications d’émollients : ils ont une action trophique et fonctionnelle, et permettent de lutter contre les cicatrices vicieuses, les rétractions, les déficits fonctionnels, l’inflammation et le prurit. Aux soins s’ajoutent divers ateliers d’éducation thérapeutique du patient : atelier hygiène-hydratation, alternatives au grattage ou encore relaxation. Les ateliers de maquillage correcteur jouent également un rôle essentiel en permettant d’apprendre à dissimuler disgrâces transitoires ou permanentes. Grâce à des techniques simples et faciles à reproduire chez soi, le patient apprend à masquer l’érythème, l’hypopigmentation ou l’hyperpigmentation, et à atténuer les altérations du relief cutané.
Quelle prescription de cure pour les brûlures
La sécurité sociale autorise à titre exceptionnel la prescription de deux cures par an pour les patients souffrant de brûlures. Ils peuvent être adressés notamment à La Roche-Posay et à Saint-Gervais, la plupart du temps directement par les chirurgiens des centres spécialisés, notamment des unités de soins de suite et de réadaptation (SSR). La cure thermale peut être proposée très précocement, dès que la cicatrisation permet de supporter les douches filiformes à forte pression, généralement trois à quatre mois après la brûlure.
La cure est particulièrement adaptée entre deux greffes, ou en phase de remodelage, durant laquelle les anomalies cicatricielles telles que les brides, les cicatrices hypertrophiques ou les chéloïdes peuvent faire leur apparition.
À quel moment faire une cure pour les brûlures ?
